Démondialiser et coopérer

Blog d'Aurélien BERNIER

posté le vendredi 19 septembre 2008

Le Monde : un pavé dans la mare de l'écolo-capitalisme

 

Dans l'ombre des négociations autour du protocole de Kyoto se met en place une machine économique puissante, dont peu de citoyens et même de décideurs ont perçu l'importance. Elle pèse déjà plusieurs dizaines de milliards d'euros, et cette somme est appelée à se multiplier rapidement.

 


Commentaires

 

1. Recca  le 12-09-2009 à 16:37:11  (site)

Ce blog est très interessant... Je suis heureuse de cette decouverte! merci pour toutes ces informations, bonne continuation.

 
 
 
posté le lundi 15 septembre 2008

Marianne 2 : Le droit à polluer, valeur boursière en hausse

 

Face à la menace d'un profond changement climatique, peut-être serait-il temps de remettre en cause la société productiviste, destructrice pour notre environnement ? Sûrement pas ! Les hommes politiques, mais plus encore les pouvoirs économiques, ont choisi de tirer avantage de cette crise. « La rapidité avec laquelle le néolibéralisme récupère, à son profit, les préoccupations environnementales est assez déconcertante. » C'est le constat tragique d'Aurélien Bernier, chargé de mission dans l'environnement, secrétaire national du Mouvement politique d'éducation populaire (MPEP) et président de l'association Inf'OGM.

 

Son ouvrage « Le Climat otage de la finance », paru aux éditions Mille et une nuits, montre comment la « finance carbone » s'est imposée comme la solution du marché, sans aucun débat démocratique, dans l'ombre des négociations internationales sur l'environnement. Et ce dès l'élaboration du fameux Protocole de Kyoto en 1997. Les réponses apportées alors par la communauté internationale s'inscrivent dans une logique néolibérale assumée, à faire frémir le citoyen lambda. Sa déclinaison la plus caricaturale se résume à l'organisation, par la finance internationale, d'un marché des « droits à polluer ». Pourtant, dirigeants politiques et économiques nous affirment dans les médias, la main sur le cœur, vouloir diminuer les émissions de CO2.

Boursicotage des « droits à polluer »
Ce livre, effrayant, décrit ainsi la capacité de nuisance sans limites du néolibéralisme. L'exemple le plus emblématique livré par l'auteur ? L'apparition d'un nouveau créneau spéculatif, celui des gaz à effet de serre, rappelle étrangement le fonctionnement des marchés financiers et le gonflement de la bulle Internet à la fin des années 1990. Le boursicotage des « droits à polluer », solution taillée sur mesure pour les industriels et les investisseurs, semble avoir encore de beaux jours devant lui. En témoigne cette réflexion d'Aurélien Bernier : « Les tenants du libéralisme ânonnent leur dogme comme n'importe quels religieux intégristes et marchandisent à tour de bras. Reste à savoir jusqu'où ils sont prêts à aller. Pour l'heure, il semble bien qu'ils ne se donnent aucune limite. »

Critique radicale de la libre concurrence
« La lutte contre le réchauffement climatique ne peut faire abstraction des rapports de force au niveau international, ni faire l'économie d'une critique radicale de la libre concurrence », insiste Aurélien Bernier. Mais aujourd'hui, le grand public ignore les mesures qui concernent notamment l'industrie, pourtant déterminantes dans la lutte contre le changement climatique. « Longtemps, l'économie s'est souciée comme d'une guigne de l'environnement », déplore l'auteur. Dernière recommandation d'Aurélien Bernier ? Ne pas laisser le débat sur le réchauffement climatique entre les mains de quelques requins financiers : « Nous, citoyens, pouvons débattre de l'effet de serre, de ses conséquences, des comportements individuels… »

Le Climat otage de la finance, éditions Mille et une nuits, 200 pages, 12 euros


Samedi 13 Septembre 2008 - 08:58
 


Commentaires

 

1. atelierdepucca  le 12-10-2008 à 15:14:17  (site)

Bonjour je viens te souhaiter une



à bientot

Pucca

 
 
 
posté le mercredi 10 septembre 2008

Quand le changement climatique se joue en Bourse

 

La conférence internationale d’Accra (Ghana) sur le changement climatique s’est achevée le 27 août dernier. Le constat, à l’heure de sa clôture, était le même que pour les rencontres précédentes : quelques avancées timides, mais aucun accord global de réduction des gaz à effet de serre en vue. Et malheureusement, cette conclusion pourra sans doute resservir pour la prochaine rencontre, qui se déroulera à Poznan (Pologne) du 1er au 12 décembre. Car, face à cette menace écologique gravissime, la communauté internationale est littéralement prise au piège des choix politiques qu’elle effectue depuis près de trente ans.

L’histoire de la prétendue lutte contre le changement climatique est en fait l’histoire d’un hold-up...

 

Dans les années 90, l’opinion publique découvre ce phénomène et, si l’on se réfère au constat des spécialistes, ses origines humaines : la production, les déplacements, les consommations d’énergie rejettent des gaz à effet de serre qui perturberaient le climat.

 

Il faut donc agir pour réduire ces émissions. Mais sans réglementer, bien sûr, puisque l’on vit une époque libérale où la réglementation, la contrainte, l’action politique même, sont des reliques des temps anciens...

 

Alors, de géniaux économistes préconisent un solution « optimale », avec le marché des droits à polluer. Il faut donner des droits à émettre des polluants (en l’occurrence, le dioxyde de carbone, principal gaz à effet de serre émis par l’homme), établir des titres de propriété, et permettre aux acteurs de vendre et d’acheter ces titres sur un marché. Dès lors, on donne un « prix » à la pollution, prix qui sera le fruit de l’équilibre entre l’offre et la demande.

 

Les décideurs, largement acquis aux intérêts des multinationales, retiendront cet outil lors des négociations du protocole de Kyoto. Les grandes entreprises pousseront un « ouf » de soulagement. Pas de normes, quasiment pas d’obligation contraignante, rien de brutal... Rien qui n’entrave la concurrence économique acharnée, fort heureusement.

 

Mais, avec la Bourse du carbone, se met en place ce qui est le corollaire de tout marché prometteur, « libre » et dérégulé : la spéculation. Certains achètent la tonne de carbone le moins cher possible et la vendent au meilleur prix, réalisant des bénéfices juteux, à l’image du géant de la chimie Rhodia. Juteux, mais « verts », ce qui est semble-t-il l’essentiel...

 

Des fonds se créent spécialement pour boursicoter sur les gaz à effet de serre. Des fonds en pleine expansion, où l’argent provient de groupes privés, mais aussi de gouvernements. Des fonds dont l’objectif ultime est identique à celui des autres fonds : réaliser des profits. « Valoriser », comme on le dit pudiquement... Ainsi, la Banque mondiale, premier gestionnaire de fonds carbone, investit très majoritairement en Chine, là où le rendement financier est - de loin - le meilleur.

 

C’est également l’histoire d’une course au rachat par des grands groupes (Areva, EDF, Vivendi...) de producteurs d’équipements pour les énergies renouvelables, afin de maîtriser le secteur hautement stratégique des énergies « vertes ». Et d’en tirer tous les bénéfices financiers possibles.

 

C’est l’histoire, après la poudre aux yeux du développement durable, de l’émergence de l’écolo-libéralisme. Une réponse ultra-libérale à la crise écologique, qui prône la « croissance verte » et qui marchandise encore un peu plus la société, jusqu’à la caricature. Un modèle conçu sans le moindre débat démocratique, en violant ouvertement des textes internationaux sur le droit des citoyens.

 

Enfin, c’est l’histoire d’un échec cuisant, que tout le monde s’emploie à cacher sous le tapis. Car depuis la finalisation du protocole de Kyoto en 1997, les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont augmenté de 35 %... et la tonne de carbone valait, en décembre 2007, deux centimes d’euros au comptant sur le marché !

 

Il y a quelques années, lors d’un sommet dédié au développement durable, un célèbre chef d’Etat déclarait « notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Il faut aujourd’hui convenir que l’incendie a redoublé, et que nos dirigeants ont fait le choix de rémunérer les pyromanes.

 

Voici ce que raconte le livre Le Climat otage de la finance. Et bien d’autres choses encore, qui lui donnent parfois des allures de polar économico-écologique. Mais l’essentiel est simple à résumer : non content d’avoir produit un désastre social, le néo-libéralisme produit un désastre environnemental. Et mieux vaut ne pas compter sur lui pour réparer les dégâts...

 


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posté le mardi 09 septembre 2008

L'Humanité : Le climat, ça rapporte

 

Le sous-titre est explicite : « Ou comment le marché boursicote avec les “droits à polluer” ». L’auteur, fin connaisseur des arcanes de l’économie « verte » et militant progressiste, livre une analyse rondement menée et accessible aux profanes. Il démontre comment le recours au marché s’est imposé pour résoudre le défi du changement climatique. Et comment ce même marché fait preuve d’une efficacité toute discutable en la matière. On est ainsi estomaqué de lire la façon dont le géant français de la chimie Rhodia s’est extirpé d’une impasse économico-judiciaire  : en générant 77 millions de crédits de tonnes équivalent-CO2 valorisables à hauteur de 200 millions d’euros par an grâce aux mécanismes du protocole de Kyoto ! Aurélien Bernier conclut en listant des « solutions dont les libéraux ne veulent pas ». Et tranche : « Ce post-néolibéralisme fondé sur la solidarité reste à construire. »

 

V. D.

Vincent Defait dans l'Humanité du 7 septembre

http://www.humanite.fr/2008-09-06_Tribune-libre_Parutions

 

 

 


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posté le dimanche 07 septembre 2008

Intervention à l'université d'été 2008 du PCF

Voici la vidéo de mon intervention du 30 août 2008 à l'université d'été du Parti Communiste Français, au cours de l'atelier intitulé "Nouveaux modes de développement". 
 
 


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