Le sous-titre est explicite : « Ou comment le marché boursicote avec les “droits à polluer” ». L’auteur, fin connaisseur des arcanes de l’économie « verte » et militant progressiste, livre une analyse rondement menée et accessible aux profanes. Il démontre comment le recours au marché s’est imposé pour résoudre le défi du changement climatique. Et comment ce même marché fait preuve d’une efficacité toute discutable en la matière. On est ainsi estomaqué de lire la façon dont le géant français de la chimie Rhodia s’est extirpé d’une impasse économico-judiciaire : en générant 77 millions de crédits de tonnes équivalent-CO2 valorisables à hauteur de 200 millions d’euros par an grâce aux mécanismes du protocole de Kyoto ! Aurélien Bernier conclut en listant des « solutions dont les libéraux ne veulent pas ». Et tranche : « Ce post-néolibéralisme fondé sur la solidarité reste à construire. »
V. D.
Vincent Defait dans l'Humanité du 7 septembre
http://www.humanite.fr/2008-09-06_Tribune-libre_Parutions