Démondialiser et coopérer

Blog d'Aurélien BERNIER

posté le vendredi 10 janvier 2020

Sortie du livre "L'illusion localiste" le 13 janvier 2020


 

Rapprocher le pouvoir du citoyen , instaurer la « démocratie participative », soutenir le développement territorial  et l'économie « de proximité… »

 

 

A l’approche des élections municipales, on assiste à une surenchère des mots d’ordre localistes et décentralisateurs. On les retrouve dans tous les discours politiques, de la gauche à l’extrème-droite en passant par la droite et les socio-démocrates.

La participation des habitants et les promesses de changement « par en bas » sont dans tous les programmes. Les démarches et les listes « citoyennes », plus ou moins instrumentalisées par les partis traditionnels, se multiplient. Même le président de la République s’affiche localiste : en réponse à la crise de « Gilets jaunes », il promet une nouvelle phase de décentralisation pour la deuxième moitié de son mandat. A en croire nos élites, c’est donc par l’action municipale ou régionale que les problèmes économiques, sociaux, environnementaux ou démocratiques pourraient être résolus...

 

Ce livre s’attache à déconstruire ce mensonge. Car la mondialisation, elle, ne rapproche pas le pouvoir du citoyen, mais l’éloigne considérablement. Les décisions économiques sont concentrées aux mains des grandes firmes et de leurs actionnaires, et s’imposent aux peuples par delà les principes démocratiques. Les droits sociaux sont en régression permanente à cause de la concurrence internationale. Et la classe politique n’en finit plus de se discréditer en obéissant aux injonctions des marchés.

 

La « mondialisation heureuse » ayant fait long feu, c’est le « localisme heureux » qu’à présent on cherche à nous vendre. Le terroir et les circuits courts pour compenser les ravages de la mondialisation. Le régionalisme pour masquer le désengagement de l’État, la destruction ou la privatisation des services publics.

Cette « illusion localiste » doit être dénoncée. Non pas que l’action de proximité soit négligeable, car s’engager dans la vie locale est tout à fait nécessaire. Mais pour sortir du piège de la mondialisation, cela ne suffit pas. Plutôt que d’opposer l’action locale et celle de l’État, mieux vaudrait les articuler.

 

Lire l'introduction sur le site de l'éditeur

 


Commentaires

 

1. FGUINGOIN  le 05-02-2020 à 18:54:19  (site)

bonjour et bravo pour ce livre iconoclaste sur le "localisme" mais qui est nécessaire. Ayant essayé de participer à la constitution d'une liste aux municipales, je me suis trouvé confronté à cette problématique qui fait du localisme l'alpha et l'oméga de toute pensée actuelle pour sortir de l'impasse capitaliste dans laquelle nous nous enlisons. La pensée dominante est relayée malheureusement par nombre de personnes sincères qui ne voient rien de répréhensible dans ce localisme que beaucoup partage, des forces de gauche à l 'extrême droite. Bravo à vous.

2. Adrien Madec  le 01-03-2020 à 18:48:48  (site)

Bonjour, responsable publication/média du think thank Hémisphère Gauche, j'ai particulièrement apprécier votre livre. Seriez vous disponible pour un entretien vidéo que nous diffuserons sur les RS. Nous avons déjà interviewé Guillaume Duval et Gabriel Zucman. MP sur tweeter ou FB.

3. Rémi LAFON PUYO  le 27-05-2020 à 15:03:19

Bonjour M. Bernier,

Je me lance en politique et me retrouve parfaitement sur vos positions (défense de l Etat-nation, remise en cause de l UE et de la décentralisation). Je souhaiterais m entretenir avec vous lors d un déjeuner sur Paris ou lors d un entretien par téléphone pour vous présenter mes idées et échanger avec vous sur le sujet.
Je précise être tout à fait sérieux et fiable dans ma démarche.
Je vous laisse me contacter via mon mail pour vous donner mon téléphone.
Dans l attente de votre retour, j espère à bientôt !
Bien à vous.
Rémi

 
 
 
posté le mardi 18 décembre 2018

Sortie du livre "Les voleurs d'énergie"

 

 

Chauffage, éclairage, mobilité, alimentation, production de biens et de services… l'énergie est à chaque instant au cœur des activités humaines. Le contrôle de sa production, de sa diffusion et de sa distribution est hautement stratégique.

 

Source de conflits, voire de guerres, l’exploitation et la consommation énergétique sont très inégalitaires, accentuent les déséquilibres entre nations riches et pauvres et entraînent des risques majeurs pour l’homme et son environnement.

 

Ce livre raconte, pour la première fois, l'histoire de la propriété des énergies et des systèmes mis en place pour les exploiter.

 

Privée à l’origine, l’énergie devint largement publique au cours du XXe siècle. La France ne fut pas le seul pays à nationaliser l'énergie ; un mouvement quasi-mondial s'est développé pour mettre fin aux abus scandaleux des grands groupes privés.

 

Aujourd’hui, le privé veut reprendre ce qui lui appartenait et par tous les moyens : saccage d'entreprises nationales publiques, adoption de directives ultralibérales par l'Union européenne, ouvertures à la concurrence forcées pour les pays du Sud…

 

Alors que les activités pétrolières ont déjà largement été reconquises par les multinationales, les services publics de l'électricité et du gaz sont attaqués partout sur la planète.

 

Comme pour le transport ferroviaire, l'eau ou les déchets, la santé ou l'éducation, il s'agit de transférer aux grandes firmes privées une activité très rentable, niant aux citoyens tout droit de regard sur cette industrie qui les concerne dans leur quotidien et leur devenir.

 

 Contre cette offensive, l'auteur propose une réflexion originale pour reconstruire un service public des énergies qui réponde aux enjeux sociaux et environnementaux de notre époque.

 

http://www.editions-utopia.org/2018/09/19/1549/

 

 


Commentaires

 

1. Chantsongs  le 23-01-2019 à 12:27:37  (site)

Un service public des énergies
... mais, malheureusement, les profiteurs de notre système n'en voudront pas !
l'utopie n'est pas un rêve, elle est sa douleur
bonne journée
Bernard

édité le 23-01-2019 à 12:27:59

2. Elsa  le 16-05-2019 à 20:40:17

Bonjour,
J'étais à votre conférence vendredi dernier à Clermont Ferrand (vous étiez sur un écran GEANT!).
Serait-ce possible de communiquer par mail? Je ne trouve pas votre contact et ne suis sur aucun réseau social.. Je prépare une réunion avec les habitants de ma commune pour parler du projet éolien industriel qui est en cours.. si jamais vous aviez 2 minutes pour m'aider sur certains points... Je comprendrais que vous n'ayez pas le temps bien sûr.
D'avance merci,
Elsa (je vous ai demandé en fin de conférence si vous aviez de l'espoir!)

 
 
 
posté le vendredi 21 avril 2017

Les mauvaises raisons de ne pas voter Mélenchon

 

 

On pourrait tous trouver des raisons de ne pas voter Mélenchon. Certains le jugent trop agressif. Des amis écologistes ne le trouvent pas assez décroissant, des camarades libertaires le trouvent trop républicain. Et puis bien-sûr, il y a les militants d'autres partis présentant des candidats, du PS au NPA en passant par l'UPR ou LO, qui veulent voter pour leur candidat, ce qui est tout à fait légitime.

 

 

Moi aussi, je l'avoue, j'aurais une mauvaise raison de ne pas voter Mélenchon. Je ne crois pas une seconde à son « plan A » de réforme de la construction européenne. Il faudra rompre et restaurer de manière unilatérale la souveraineté juridique et monétaire de la France pour mener une politique de gauche, j'en suis convaincu. Et j'ai encore en travers de la gorge certaines déclarations de porte-paroles de la France insoumise appelant à « sauver l'Union européenne », comme s'il y avait encore quelque chose à sauver de cette immondice libérale. J'aurais souhaité entendre une position plus ferme sur le protectionnisme, la sortie des institutions européennes, la nationalisation des multinationales françaises, de nouvelles perspectives de coopération internationale...

 

Oui, mais voilà : au stade où nous en sommes, la question n'est plus là. La question n'est pas de savoir si Jean-Luc Mélenchon est exempt du moindre défaut et si la France insoumise est un mouvement irréprochable disposant d'un programme parfait. La question est de savoir ce qui peut se jouer lors de ces élections présidentielles et législatives, qui sont totalement exceptionnelles à plusieurs titres.

 

Premièrement, l'éclatement tant attendu de la sociale-démocratie s'est enfin produit. L'union au sein du Parti socialiste, qui avait mystérieusement survécu au référendum de 2005 sur le projet de Traité constitutionnel européen, se trouve aujourd'hui brisée par le quinquennat désastreux de François Hollande. Cette fracture clarifie le paysage politique. La droite et le centre du Parti socialiste ont rallié la candidature d'Emmanuel Macron, sur une ligne libérale-centriste. Au lendemain de la séquence électorale de 2017, c'est un mouvement En marche ! débarrassé de l'étiquette socialiste et du positionnement « de gauche » qui devrait en toute logique rassembler des socio-libéraux, des personnalités du centre-droit et bon nombre d'opportunistes, de Daniel Cohn-Bendit à Xavière Tiberi, de Robert Hue à François Bayrou. La gauche du Parti socialiste, elle, apparaît exsangue et se trouve en grandes difficultés pour porter la candidature de Benoît Hamon. On mesure aujourd'hui ce que pèse dans la société son positionnement réformiste dans le cadre, présenté comme indépassable, de la concurrence internationale et des institutions européennes : à priori moins de 10 %. C'est l'échec cuisant, auprès des électeurs de gauche et des classes populaires, de l'idée d'une réforme de la mondialisation « de l'intérieur », sans rupture avec l'ordre économique et sans affrontement avec la classe dominante.

 

Deuxièmement, le niveau historiquement bas de la droite dans les intentions de vote participe lui aussi à créer une situation exceptionnelle, qui ne se représentera peut-être pas de sitôt. La corruption (présumée) du candidat François Fillon et son arrogance expliquent en partie ses difficultés. Mais le choix d'un positionnement économique ultralibéral jusqu'à la caricature provoque également la fuite d'une partie de son électorat potentiel, principalement vers Emmanuel Macron pour des classes moyennes et supérieures gagnantes de la mondialisation et vers Marine Le Pen pour une droite nationaliste et des classes populaires victimes de la « libre » concurrence.

 

Troisièmement, la candidature de Jean-Luc Mélenchon connaît un succès remarquable, qui était loin d'être assuré il y a quelques mois. D'une part, la victoire de Benoît Hamon à la primaire du Parti socialiste aurait pu priver le candidat de la France insoumise d'une fraction de son électorat. C'est l'inverse qui se dessine finalement, et de façon très nette. D'autre part, la gauche radicale aurait pu souffrir de l'expérience grecque et de la trahison d'Alexis Tsipras et de la majorité de Syriza, ce qui n'est visiblement pas le cas. Jean-Luc Mélenchon apparaît plus posé qu'en 2012 dans les médias, ce qui le rend sans doute plus « présidentiable », mais c'est avant tout à la radicalité de son programme politique qu'il doit sa cote de popularité élevée. En particulier, la menace de rupture avec l'Union européenne et la condamnation du libre échange ne sont certainement pas pour rien dans le niveau d'opinion favorable dont il bénéficie.

 

En définitive, la France insoumise a les moyens de réaliser une double performance à l'élection présidentielle. D'abord, battre un Parti socialiste atrophié, ce qui semble aujourd'hui quasiment acquis. Ce serait déjà une grande victoire idéologique : celle de la gauche de rupture sur celle qui prétend négocier les avancées sociales inscrites dans son programme avec les grandes puissances économiques et les dirigeants de l'Union européenne. Ensuite et surtout, l'arrivée de Jean-Luc Mélenchon au second tour et son élection à la présidence de la République ne semblent plus hors de portée. Pour la première fois dans l'histoire, la gauche radicale française peut accéder au pouvoir, quand bien même l'élection législative s'annoncerait ensuite nettement plus difficile.

 

Cette situation inédite impose à chaque électeur de gauche, progressiste, anticapitaliste, écologiste... de bien peser les conséquences de son vote. La perspective pour le deuxième tour n'est plus celle d'un duel certain entre deux partisans de la mondialisation, l'un social-libéral, l'autre de droite. L'enjeu est de savoir si Jean-Luc Mélenchon peut ou non accéder à ce second tour avec un programme de gauche radicale et, en cas d'affrontement avec Marine Le Pen, sans doute remporter l'élection.

 

Certains au sein de la gauche radicale prophétisent déjà la trahison à venir. Mélenchon ne serait qu'un vulgaire Tsipras (ou un Mitterrand) et ne serait pas digne de confiance. Mais où a-t-on vu que la politique était une histoire de confiance dans un individu ? Je n'ai ni plus ni moins confiance en Jean-Luc Mélenchon qu'en Philippe Poutou ou en Nathalie Arthaud, par exemple. Seuls les intéressés savent jusqu'où ils sont prêts à se battre, ce qui est vrai pour n'importe quelle organisation et n'importe quel candidat. Ce que je sais, c'est que la victoire de Jean-Luc Mélenchon créerait une situation politique nouvelle, une (véritable, cette fois) opportunité de changement. Un grand mouvement social et intellectuel devra s'organiser, que ce soit pour soutenir La France insoumise ou pour l'empêcher de trahir ses engagements. Ce sera à nous tous d'éviter un scénario de renoncement à la grecque ou un écrasement de la dissidence française par la classe dirigeante. C'est dans la rue, comme le disent souvent les trotskistes, que se jouera l'avenir en cas de victoire de la France insoumise. Mais ce qui est certain, c'est que seul Jean-Luc Mélenchon à ce jour pourrait remporter le scrutin de 2017 et créer les conditions politiques pour un tel mouvement social, sans lequel il sera impossible de vaincre les forces libérales.

 

Pour ces raisons, je voterai sans hésiter Jean-Luc Mélenchon le 23 avril prochain. Pour ces raisons, aucune voix de gauche, progressiste, pour la rupture avec cet ordre économique inégalitaire ne doit manquer à la France insoumise au premier tour de cette élection présidentielle. Tout le travail restera à faire ensuite. Mais au moins, nous aurons devant nous cette occasion historique de, peut-être, rompre avec le système néolibéral.


 


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