La protection de l’environnement ne fait pas bon ménage avec le laisser-faire. Pourtant, au cours des dernières décennies, les théories libérales ont œuvré à récupérer des « notions contraires à leurs intérêts pour mieux les dévoyer ». La protection de la planète a été intégrée à la course à la croissance par des multinationales qui « se précipitent sur les technologies dites propres sans rien changer à leur pratique ».
Les négociations internationales sur le climat, comme le protocole de Kyoto, ont adopté des solutions libérales aux problèmes environnementaux : les quotas de CO2, mécanismes de compensation et autres permis négociables sont valorisables sur des marchés dédiés. Autre preuve du laisser-faire : l’absence de sanctions. Et il n’est pas étonnant d’apprendre que, même si le protocole de Kyoto n’a pas été ratifié par les Etats-Unis, ce pays a « façonné et imposé une grande partie du dispositif ». Au bout du compte, « après avoir pollué gratuitement pendant des années, les multinationales vont réussir le tour de force d’engranger des profits sur le dos du réchauffement climatique ».
Philippe Bovet.
Édition imprimée — décembre 2008 — Page 29
Commentaires
On peut dire aujourd'hui que le slogan des multinationnales est "comment polluer moins pour polluer plus longtemps".
En effet aucunes sanctions dignent de ce noms n'est énoncées à l'encontre de ces "maitres du monde".
Le fric, le pouvoir et donc la corruption gangrène les hautes sphères, des gouvernements au parlement européen.
Comment se sortir de cet étau si le peuple reste avachit dans son superficiel petit confort ?
La solution ne serait elle pas au final des actions plus agressives de la même dimension que les méthodes employées par ces multinationnales ?