VEF Blog

Titre du blog : Démondialiser et coopérer
Auteur : abernier
Date de création : 28-11-2007
 
posté le 03-06-2014 à 12:03:33

La gauche radicale en panne sur « l’Europe »

 

 

Article paru sur le site http://lesinenarrables.net/ - On ne nous aura rien épargné ! D'un côté, « L'abstention, premier parti de France » et les calculs alambiqués pour rétrécir le résultat de Marine Le Pen. De l'autre, « La France devient facho », et les inévitables « séismes », « chocs » ou « tremblements de terre » choisis pour qualifier les élections européennes du 25 mai 2014. Plutôt que de minimiser ou de dramatiser le score du Front national, essayons de regarder la réalité en face.


Tout d'abord, la victoire du Front national était annoncée depuis plusieurs semaines par quasiment tous les instituts de sondage. Il ne s'agit donc, à priori, d'une surprise pour personne. Le résultat qu'il obtient est simplement un à deux points au dessus des enquêtes, ce qui confirme que certains électeurs (de moins en moins) craignent encore d'afficher leur intention de vote pour l'extrême-droite.


Ensuite, le Front national réalise, et de très loin, son meilleur score à une élection européenne depuis sa création, sur fond d'abstention en léger recul. Ceci marque un changement majeur : jusqu'en 2009, les anti-Union européenne s'abstenaient massivement ; depuis ce scrutin, certains reviennent aux urnes pour exprimer leur rejet de « Bruxelles ». En se posant en gardiens du Non de 2005 au Traité constitutionnel, en cherchant à faire de cette élection une sorte de référendum anti-Union européenne, Marine Le Pen et Florient Philippot ont visé juste.


Est-ce du « fascisme » ou de la xénophobie de la part des électeurs ? Certes, une enquête d'opinion IPSOS portant sur les enjeux du scrutin fait apparaître, pour les électeurs du Front national, l'immigration en tête de liste des motivations1. Mais il serait très réducteur de s'arrêter à cela. Dans cette enquête sur les déterminants du vote du 25 mai, notés selon leur importance, les thèmes de prédilection de l'extrême droite (l'immigration, la sécurité, le terrorisme) totalisent 83 points. Les questions économiques (le pouvoir d'achat, la crise dans la zone euro, le chômage, la dette publique, les retraites, l'agriculture) en totalisent 101. Il faut ajouter que, pour la plupart des citoyens, l'immigration est considérée comme un problème d'abord à cause de la crise économique. La xénophobie connut une percée dans les années 1930, mais elle reflua pendant les Trente glorieuses avant de resurgir dans les années 1980. Elle est une question économique avant d'être une question idéologique. En fait, depuis Maastricht, et encore bien plus depuis l'arrivée de Marine Le Pen à la présidence du parti, le Front national progresse avant tout sur le rejet de l'ordre économique européen et mondial.


La réalité est que le Front national a été quasiment le seul (à l'exception de Debout la République ou d'une petite formation comme l'Union populaire républicaine) à faire campagne pour le retour à la souveraineté nationale, qui est une demande aujourd'hui majoritaire dans la population, et qui progresse chaque jour. La gauche, même radicale, ne lui a opposé sur ce point aucune vraie alternative. Le Front de gauche a certes évolué, proposant de « rompre » avec les politiques de Bruxelles, mais reste opposé à toute sortie unilatérale de l'euro et de l'ordre juridique européen. C'est encore trop pour le Nouveau parti anticapitaliste d'Olivier Besancenot, qui, à quelques jours du scrutin, déclarait en Une du quotidien Le Monde : « La gauche radicale ne doit pas basculer dans le souverainisme ». C'est trop également pour Europe écologie – Les Verts, dont la porte-parole s'est une fois de plus ridiculisée face à Florient Philippot en affirmant que l'Union européenne a permis des « avancées sociales » et qu'elle souhaitait la dissolution des États-nation. C'est évidemment trop pour le Parti socialiste, dont l'Union européenne est, depuis le milieu des années 1980, l'horizon indépassable, pour peu qu'on ajoute quelques incantations sur « l'Europe sociale ».


Sur le plan intellectuel, c'est donc un capharnaüm qui règne « à gauche » : un Parti socialiste totalement acquis à l'Union européenne, qui ne mène plus de politique de gauche depuis longtemps mais qui continue à concourir sous cette étiquette, brouillant ainsi le champ électoral ; des écologistes et des trotskistes du NPA ou de Lutte ouvrière haïssant l’État et la nation et affirmant que Bruxelles n'est pas un vrai problème ; un Front de gauche, enfin, qui reste au milieu du gué, entre rupture et réforme « de l'intérieur » de l'Union européenne. Et cette question dérangeante : au final, quelle différence y a-t-il, pour l'électeur non militant, entre les promesses « d'Europe sociale » du Parti socialiste et cette promesse de « réforme de l'intérieur », même radicale, du Front de gauche ou du NPA ? Le scrutin du 25 mai donne la réponse : quasiment aucune. On n'y croit plus, ni dans sa version « rose » (convaincre Angela Merkell), ni dans sa version « rouge » (faire plier Angela Merkell).


Il faut donc être clair sur deux points : premièrement, la gauche radicale n'a plus rien à faire avec le Parti socialiste, qui a définitivement choisi « l'Europe » contre le socialisme ; deuxièmement, toute politique de gauche nécessite la sortie unilatérale de l'ordre juridique et monétaire européen. Tant que ce ne sera pas clairement dit, la gauche radicale ne convaincra que ses propres sympathisants. On comprend que le passage du slogan « une autre Europe est possible » à un discours de restauration de la souveraineté nationale soit difficile à digérer pour certains. Mais la pire des choses serait de ne pas en débattre. Après ce scrutin du 25 mai 2014, il faut organiser d'urgence des assises de la gauche radicale sur les questions européennes.

 

1http://www.ipsos.fr/ipsos-public-affairs/actualites/2014-05-25-europeennes-2014-comprendre-vote-francais

 

Commentaires

pereval56 le 01-12-2014 à 14:00:06
Le M'PEP revendique aussi une sortie unilatérale de l'UE, de l'Euro.

http://www.m-pep.org/

Ce mouvement s'est alliée avec d'autres forces politiques pour créer le Comité Nationale de Résistance contre l'Union Européenne (CNR-UE) qui a lancé le mot d’ordre de boycotter les élections européennes pointant du doigt la contradiction du FN allant à la soupe européenne et les lubies d'une gauche , objet politique non identifié OPNI, qui s'étonne encore de son laminage électorale, croyant encore à la chimère de l'Europe sociale au sein de l'UE.
h-toutcourt le 11-07-2014 à 19:45:28
POUR LA COMPRÉHENSION:


On voudra bien m'excuser d'avoir adopté le pseudo h-toutcourt, "diminutif" de mon vrai pseudo Hadrien : ce dernier était "réservé" sur ce site ! (Quel est donc cet heureux bénéficiaire, non encore manifesté ?)
h-toutcourt le 11-07-2014 à 18:29:11
Les multiples obstructions dudit site à mes propos, aisément déjouées, nécessitaient notamment un évident et ironique changement de pseudo:


662. Le mercredi, 9 juillet 2014, 09:55 par Marianne(bis)


@ Jean Peyrelevade (635)

@ Tous


Il est assez cocasse de lire sous la plume du désormais « journaliste indépendant » Jean Peyrelevade une réponse à la prétendue « agression » dont il ferait l’objet. La manoeuvre est un exercice bien connu de tous ceux que l’opinion publique a oubliés.

Ayant lu l’ouvrage de JP Chevènement, j’ai eu quelque peine à retrouver les deux seules lignes où son nom, parmi d’autres, se trouvait énoncé.

Mais plus cocasse encore est le fait de se défendre benoîtement de l’appellation « néolibéral », alors que c’est celle d’ultra-conservateur qui conviendrait pour qui a passé son temps à habiller de fausse rationalité les mots d’ordre ressassés par les billets du blog « La Refondation du capitalisme » :


– Haro sur les trente-cinq heures!

– Sauver la Grèce en préservant…les spéculateurs.

– Piketty, non à la révolution fiscale!

– « Mélanchton »!, ou touchez pas au grisbi!

– Pourquoi il faut augmenter la TVA pour tous…

– Parce qu’imposer le capital serait une idée simpliste!

– Critique d’un prix Nobel français… (mourant).

– etc.


C’est avec la même conviction que ce frais moulu journaliste honore sa nouvelle profession en réclamant aussitôt « que Jean-Pierre Chevènement ne soit plus entendu »! Bigre.

Pour juger l’étendue de l’opprobre subie par le plaignant, citons donc les deux lignes incriminées de l’ancien ministre dans son livre, dans tout leur diabolique contexte:


» Robert Lion et JEAN PEYRELEVADE qui dirigeaient le cabinet de Pierre Mauroy, et Philippe Lagayette celui de Jacques Delors,…étaient convaincus de la véracité du « Théorème de Schmidt »: les profits d’aujourd’hui font les investissements de demain qui feront les emplois d’après-demain.

[Le livre se dispense de noter que cela devint, pour beaucoup d'économistes, le "Paradoxe de Schmidt": les profits d'avant-hier firent l'épargne des riches hier et le chômage des pauvres aujourd'hui]

etc.


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663. Le mercredi, 9 juillet 2014, 12:45 par Modérateur du blog d’Alexis Corbière


@ A tous


L’interminable pensum signé Marianne, qui fait suite à une autre interminable intervention, illustre parfaitement la définition de « troll » ou « »troller »: des propos visant à porter la polémique pour la polémique, noyant les débats sous on flot de considérations plus ou moins appropriées, occupant l’espace, bref,une forme de nuisance, voire de pollution d’un blog. Certains trolls ou trollers, en outre, usent et abusent d’une multiplicité de pseudos à cette fin. Chacun, par son style inimitable, peut reconnaître Hadrien...


Merci donc de ne pas alimenter ce genre de pratique en répondant à ce type d’envoi.


@Jean Peyrelevade

Puisque ce post 662, mais aussi pas mal d’autres vous sont personnellement adressés, vous avez été courtoisement reçu ici, d’aucuns ont trouvé que vos visites honorent ce blog...

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Ce qui amena le site à filtrer tous les intrus (à leurs yeux?), arrêtant par là-même son accès ouvert qui était un de ses atouts, mais laissant persister les injures et propos orduriers qui y caractérisent les « familiers ».
h-toutcourt le 11-07-2014 à 18:26:44
3 /Ma troisième sidération fut la suivante:

Ayant fait revivre, par mon intervention, un débat impliquant mon vieil adversaire, le libéral - "social" Jean Peyrelevade, comme contradicteur, j’ai eu la surprise de voir le « staff » du blog, intervenir lui-même en ces termes:


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474. Le dimanche, 6 juillet 2014, 14:22 par Pulchérie


Jean Peyrelevade… non seulement lit notre blog, mais il y apporte sa contribution et ses compétences.

…pour les idées de J-LM, qui sont les nôtres, il nous honore en nous visitant.

Pour mieux le connaître, lisez cet article de Libération :

http://www.liberation.fr/portrait/1…

J.P. fut président du Crédit Lyonnais « guetté par la privatisation. »

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EXTRAITS du dit « LIBÉ », sur Jean Peyrelevade:


« Il apaise, rassure, invoque le stoïcisme de Marc Aurèle.

Un collaborateur: «Il n’élève jamais la voix. Ne claque jamais les portes. Ne connaît ni la colère ni les débordements. Plus il est furieux ou stressé, plus il paraît calme.»

«Son assurance confine à la vanité», s’amuse un rival.

Ce matheux est un rationaliste qui pense que chaque problème se résout comme une équation.


Il dit s’être opposé aux nationalisations, qu’il a mises en oeuvre en 1981, s’attribue aisément le tournant de la rigueur de 1983, mais a surtout gagné la reconnaissance patronale en résistant au raid sur la Société générale imaginé par Bérégovoy.

Il veille jalousement sur son niveau de rémunération, mais fait la leçon aux accapareurs de stock-options. Un proche le dit «extrêmement soucieux d’être bien vu par les gens de droite» et «très fier d’être apprécié par les financiers de Londres»

Il plaide contre le Smic ou les 35 heures,… mais déteste licencier, déléguant ces basses oeuvres à ses seconds.


Côté Tapie, on argue que le Lyonnais s’est payé sur le bouc émissaire, et que Peyrelevade en a fait une tête de Turc facile, à ravir la corporation patronale qui a toujours détesté le camelot flamboyant.

Tapie était toujours sur la brèche. Peyrelevade préfère se présenter en maître du temps.


Diantre! Quel panégyrique nuancé…


DÉCODAGE ET ILLUSTRATION :


A) Pour « sa contribution et ses compétences », on connaît et on a vu (débat technique sur "Sans Concorde, Airbus n’existerait pas"), ses collègues aussi:


EXTRAITS de “Confessions d’un banquier pourri” par Crésus, Livre de poche, 2009, p. 154 – 155, illustrant le dialogue entre deux banquiers :


“ -Vous avez lu la presse ?

- De quoi parlez-vous ?

- Peu importe, il est partout !

- Qui ?

- Peyrelevade, évidemment ! Vous allez voir qu’il va nous donner des leçons…

Son livre était sorti fin août dans l’indifférence générale…

Il faisait l’objet d’une critique plutôt salée dans “Le Monde” de la veille…

- Un donneur de leçons, voilà ce qu’il est devenu ! Quoique déjà, à l’époque du Lyonnais…”


-

B) Pour « les idées de J-L M, qui sont les nôtres, il nous honore en nous visitant » :


EXTRAITS du défunt Blog de Jean Peyrelevade « La Refondation du Capitalisme » (LeMonde.fr) :


MÉLANCHTON AUX CHIFFRES FAUX

le 12 janvier 2011 16H11 | par Jean Peyrelevade

Ce billet de rentrée, nouvelle manifestation de refus de la démagogie, est dédié aux mélenchonites, cette secte où l’on préfère les chiffres faux aux idées justes (ou, alternativement, les idées fausses aux chiffres justes)…

Je me répète : les chiffres de Jean-Luc Mélenchon sont grossièrement faux.


ACTUALITÉ (20)

le 17 février 2011 17H34 | parJean Peyrelevade

« Mélanchton aux chiffres faux », cela va décidément devenir un feuilleton inépuisable.La dernière manifestation du prurit qui conduit le Grand Leader à multiplier par deux ou trois les chiffres dont il pense qu’ils viennent à l’appui de ses thèses remonte à quelques jours…


MÉLANCHTON AUX CHIFRES FAUX (2)

le 18 mars 2011 15H40 | par Jean Peyrelevade

Je continue ma lecture critique du dernier livre de Piketty et associés, « Pour une révolution fiscale »… Même si je préfère les chiffres faux de Piketty à ceux de Mélanchton, il reste qu’ils sont faux.


MÉLANCHTON AUX CHIFRES FAUX (3)

le 31 août 2011 18H07 | parJean Peyrelevade

Chassez le naturel, il revient au galop. Le cher Jean-Luc Mélenchon s’était abstenu depuis quelque temps de citer des chiffres grossièrement faux. Il vient de craquer…


MÉLANCHTON AUX CHIFRES FAUX (4)

le 31 août 2011 18H07 | par Jean Peyrelevade

François Chérèque puis Jean-Luc Mélenchon font des 100 milliards cités une vérité universelle… Pourquoi, quand moi j’écris 20 milliards au mieux, avec signature et démonstrations (à de multiples reprises), je ne suis pas transformé de la même manière en certitude ?


[...]


MÉLANCHTON AUX CHIFRES FAUX (9)

le 9 janvier 2012 18H06 | par Jean Peyrelevade

On y trouve l’affirmation que depuis vingt-cinq ans la part dans la valeur ajoutée des entreprises des dividendes nets versés aux actionnaires est passée de 3% à plus de 8%. Gros progrès par rapport aux élucubrations du cher Jean-Luc…


Extrait de COMMENTAIRES de Marianne (autre pseudo d’Hadrien, interdit d’accès) :


MARIANNE – 9 janvier 2012 20 h 34 min

Notre « refondateur du capitalisme » est manifestement en mal d’inspiration pour en être ainsi réduit à la chasse aux imprécisions les plus minimes chez ses adversaires. Fonder tout un billet sur Christianne Marty « épinglée » pour avoir dit que, depuis vingt-cinq ans « la part des salaires reculait de 8 points », alors qu’il eût suffit de dire « en trente ans, de dix points » donne une idée du vide argumentaire:

« Ma démonstration simple est toujours la même : 2012 – 25 ans = 1987 »

Rappelons que, lorsque la bonne référence (à 1982) était fournie par JL Mélenchon et bien d’autres, l’argument était tout autre (peyrelevade | le 14 janvier 2011 à 17:04) :

« En 81/82 la part des salaires dans la valeur ajoutée au prix de base a atteint un pic absolu, record historique qui n’a plus jamais été touché… On peut rester un court moment en haut de l’Everest. Personne ne considère que c’est une situation normale… »

C’est d’ailleurs ce que qu’annonçait déjà l’auteur dans ses billets de 2009 sur « le partage de la richesse »:

« Les plans de rigueur de 1982 et 1983 et la désinflation compétitive permirent de corriger partiellement la situation. »


MARIANNE – 24 janvier 2012 17 h 52 min

Au lieu de traquer le pourcent dans des décalages de date, pour mieux avaliser ses thèses conservatrices du travail toujours trop cher, l’auteur ferait mieux de voir les faits en face:

En science économique, la productivité du travail s’évalue comme le ratio entre la valeur ajoutée et la rémunération du travail correspondant (cf Wikipedia). A ce jeu là, charges comprises, le travailleur français est au top mondial, derrière les Etats-Unis dont l’essentiel provient de la spéculation financière, et avec la Norvège qui le doit à sa ressource pétrolière très rentable.

Ce n’est donc pas le coût du travail en France qui obère la rentabilité des entreprises, comme l’illustre le fort taux d’investissements étrangers.

Il ne reste donc comme explication qu’un mauvais management des patrons et/ou de mauvais choix des financiers et investisseurs français. Ce n’est certainement pas la faute des salariés si le patronat français est traditionnelllement frileux sur l’innovation et si leurs banquiers et investisseurs le sont tout autant.

Et au lieu de nous vanter l’exemple allemand, JP ferait mieux de lire ses collègues:

http://www.lemonde.fr/crise-financi…


-

C) Pour le « président du Crédit Lyonnais «guetté par la privatisation» » :


ACTUALITÉ (7)

le 26 février 2010 14H38 | par Jean Peyrelevade

Qui me cherche me trouve.

Ce petit billet d’actualité est consacré à la réforme à venir du régime des retraites, qui se prête particulièrement bien aux débordements démagogiques…

Le raisonnement de Jean-Luc Mélenchon repose entièrement sur une ressource inexistante.


Extraits de COMMENTAIRES-RÉPONSES de Peyrelevade:


PEYRELEVADE – 15 mars 2010 18 h 30 min

Réponse à Hadrien (censuré, dont le commentaire est absent)

1/ Pascal Lamy ne m’a pas succédé à la tête du Crédit Lyonnais. Il est devenu Commissaire à Bruxelles ;

2/ Je n’ai jamais été chrétien-démocrate. Accessoirement je suis de culture laïque ;

3/ Pascal Lamy ne m’a pas été dépêché par le pouvoir socialiste pour la privatisation de la banque. Il m’a rejoint au Crédit Lyonnais alors que la droite était encore au pouvoir (Juppé à Matignon). CE N’EST PAS LUI QUI A PRIVATISÉ LE CRÉDIT LYONNAIS, MAIS MOI, sur injonction de Bruxelles en contrepartie de l’aide d’Etat que nous avions reçue…


PEYRELEVADE – 16 mars 2010 14 h 46 min

Réponse à krimo :

Que d’énergie dépensée à défendre une mauvaise cause ! Le seul avantage de votre présence sur le blog est de démontrer jusqu’à quel point peut aller la mauvaise foi de certains amis de Jean-Luc Mélenchon.

1/ Vous aviez dit que vous vous retiriez de ce blog. Vous dites une chose et faites le contraire. Je le regrette vraiment.

2/ Président du Crédit Lyonnais dès fin 1993, j’ai fait venir Pascal Lamy à mes côtés comme directeur général. Que ce soit en 94 ou 95 ne me parait pas d’une importance décisive… Ce n’est donc pas la gauche qui m’a envoyé Pascal pour me « chapeauter ». Et il ne m’a pas succédé puisqu’il est parti à Bruxelles alors que je restais au Crédit Lyonnais. Vos contorsions sur le sens du mot « succéder » sont risibles.

3/ Pour qu’il n’y ait aucune ambigüité, je tiens que Pascal Lamy est un homme d’une qualité exceptionnelle et qu’il est bien triste pour notre pays qu’on ne lui ait pas donné à Paris des responsabilités à hauteur de ses capacités. La gauche en est pour partie responsable.




SANS COMMENTAIRE…

h-toutcourt le 11-07-2014 à 18:19:50
2/ En revanche, lorsque Jacques Généreux énonce, dans son dernier livre (pp71-72) à propos des "adeptes de sa théorie de l'équilibre général", l'énormité:

- "En bons utilitaristes, ils estiment qu'un "optimum" social est atteint quand on maximise l'utilité collective. À la suite de Vilfredo Pareto...",

il commet là une (double) erreur si lourde de conséquence qu'elle ne peut être relevée aussi expéditivement...


En effet, c'est tomber ainsi dans le panneau de toute la théorie néoclassique élaborée pour justifier le néolibéralisme... C'est dire si J. GÉNÉREUX MET À CÔTÉ DE LA PLAQUE ! !

Je renvoie pour l'explication, un tant soit peu développée sur cet insidieux glissement sémantique à (271, sur le billet du 17 juin sus-nommé) où l'on peut lire notammment:


"Rappelons que le critère ultime des utilitaristes (Jeremy Bentham, John Stuart Mill, mais aussi David Hume et Adam Smith lui-même) était le bonheur de la collectivité, comme variable d’utilité globale. À un facteur multiplicatif près, sans incidence sur son optimisation, cela n’est rien d’autre que la fonction d’utilité totale, sous sa forme (nécessairement) probabilisée face à l’incertitude et la multitude:

U(x) = Somme des Pi.Ui(x), avec Somme des Pi = 1, i étant l’aléa individuel."


ainsi que la suite résumée (284):


"L’ « optimum de Pareto », lui, n’est pas un optimum, ni au sens mathématique, ni au sens usuel, mais un équilibre conflictuel parmi d’autres. Qu’il évite, par définition, les situations de blocage du type « dilemme des deux prisonniers » n’en fait pas un optimum en général (au sens de quel critère global?).

Un optimum se définit, comme ci-dessus, sur un critère de départ doté d’un ordre total (ou même partiel) incluant toutes les variables considérées, mais certainement pas comme résultat d’un conflit multi-critère dont l’équilibre dépend de la force avec laquelle chaque protagoniste tire la couverture à soi.

Partagez un gateau en huit avec votre convive et prenez-en sept parts, ne lui en laissant qu’une. C’est un optimum de Pareto puisqu’on ne peut augmenter la satisfaction d’aucun sans déplaire à l’autre.

L'escroquerie est d'autant plus importante à relever que G; Généreux s'y étale de tout son long:

- "Voilà le critère de Pareto: une situation est optimale quand on ne peut plus améliorer l'utilité d'un individu sans détériorer au moins celle d'un autre".


Et qu’on ne nous dise pas que c’est une simple question de dotation initiale, car la situation se renouvelle et s’aggrave tous les jours. On pourrait ainsi trouver à admirer, de même, le merveilleux optimum de Pareto que constitue la coexistence de mafias et d’honnêtes gens, sous prétexte que cela vaut mieux que l’echec du racket, mais avec des morts!

Un équilibre de forces dans un jeu conflictuel n’a jamais défini un optimum, et les tentatives pseudo-mathématiques désespérées d’en définir un après coup en fonction de la solution (ce qui est évidemment toujours possible) relèvent de la même escroquerie sémantique susdite."


Jacques Généreux est au demeurant fort sympathique, et réputé "pédagogique" dans ce registre... (un compliment qui lui était fait la semaine dernière, sur la chaîne parlementaire).

Mais il l'est tellement qu'il s'est fait, sans le savoir, le porte-parole de la doxa libérale en banalisant l' "optimum de Pareto" comme un optimum collectif qu'il n'est pas ! C'est un contre-sens majeur puisque cela sert en particulier à justifier (faussement) l'efficience des marchés et la concurrence sans autres formes de procès dans tous les enseignements de l'économie néoclassique.

D'où ma référence http://www.pauljorion.com/blog/?p=3...


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h-toutcourt le 11-07-2014 à 18:15:32
OÙ VA LE PG ?


1/ Lorsque qu'un des "officiels" du blog d'Alexis Corbière énonce, au billet du 17 juin (Commentaire 86), l'énormité:

- "La Banque Nationale de France est une institution privée"!

Le correctif peut être court:

"Non, elle est complétement nationalisée depuis le gouvernement De Gaulle avec les communistes, en 1945. (Elle l'avait été partiellement par le Front populaire de 1936).

Vous vous croyez encore à l'époque des 200 familles !"


[Encore aurais-je dû ajouter que tel n'est pas le cas de toutes les Banques nationales de la zone euro, même au Sud (ex: la Banca d'Italia, à actionnaires privés).

Or, toutes ces Banques nationales sont "actionnaires de la BCE", ce qui rend le POINT CRUCIAL LORSQUE JLM PRÉTEND "infléchir la BCE" sur l'austérité monétaire, en gardant l'euro. Cela revient à ne pas comprendre que l'euro est déjà le produit d'une logique privatisée.]


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h-toutcourt le 28-06-2014 à 21:44:37



Des forces (intellectuelles), disais-je en abordant ce sujet délicat sur le blog d'Alexis Corbière, vous allez en avoir besoin, car voici qu'on aborde enfin, il le fallait bien, l'étape décisive, celle des cols alpestres pour sportifs ou, moins prosaïquement, le sujet d'explication ultime, le Saint-Graal du croyant, le Valhalla du guerrier.

La moindre erreur, le moindre faux pas, et c'est la chute, l'abime dont on ne revient pas. Car, il faut le savoir, quand la dynamique de groupe s'en mêle (ou s'emmêle), il y a bien pire que le goulag stalinien, dont parfois on revient...

Ce dont je parle, c'est le châtiement du goulag bobo, celui dont on ne saurait se relever, l'ostracisme à jamais, l'enfer pour l'éternité ! C'est aussi bien normal, car la peine encourue doit y être à la hauteur de l'enjeu:


J'ai nommé la question immigrationniste...(Stooop! Ça y est, c'est foutu, j'ai déjà les censeurs sur le dos: "Vous avez tous noté: il a dit immigrationniste, et non immigrée!).

Et pourtant, comme aux examens de ma jeunesse, je le savais: on ne doit jamais dire "immigrationniste", qui est un crime de lèse-bobo, car cela supposerait simplement l'aspiration à la chose et non sa réalisation immédiate, voire le fait accompli (ça, c'est le sans-papier qui, lui, est noté 20/20!).

Oui, c'est ma faute, ma très grande faute: j'enchaînais sur mes propos antécédents de l'étape de plat, il y a peu, ceux où j'évoquais "l'appel immigrationniste" prononcé par JLM au Prado, porté alors par sa fibre d'ancien pied noir marocain:

"Il faut répéter qu'il n'y a pas d'avenir pour la France sans les arabes et les berbères du Maghreb" !

Du temps de nos départements (encore) français d'Algérie, ces propos auraient valu à leur auteur l'accusation de "colonialiste", ce que l'on comprend aisément, mais par les bobos de même obédience et pour des raisons exactement inverses, comme quoi le désir irrépressible du "vivre ensemble" est à géométrie variable:


Alors que la croissance des Trente Glorieuses offrait de la place à tous, il n'y eut rien de plus pressé que de se séparer de nos "frères méditerranéens". Pour le bobo d'alors (si, si, ça ne portait pas ce nom, mais ça existait déjà!), l'avec-papiers de l'époque était même très mal vu sur notre territoire: que faisait-il chez nous, au lieu d'aller combattre avec les "siens" (non, non, c'est pas par manque "d'universalisme", c'est par "le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes", nuance). Tiens, on croyait que "le peuple" transcendait les frontières !

De Gaulle ne se l'est pas fait redire deux fois, car la formule a fait fortune dans sa bouche, et pas seulement pour l'Algérie :

Entre temps, en effet, un groupe d'économistes dont le nom est longtemps resté à couvert pour la postérité (je n'ai dû d'en avoir connaissance qu'à des lectures de bibliothèque, en Afrique noire) étaient parvenus à la conclusion que l'intégration totale des départements et territoires d'outre-mer ne serait pas possible en raison:

- des droits sociaux acquis par les métropolitains à la Libération.

- du différentiel économique et démographique rendant, au total, désavantageux l'extension universelle de ces droits à tout les territoires d'alors.

D'où la même raison du revirement gaulliste, d'abord en 58, puis sur l'Algérie un peu plus tard, malgré la déroute du FLN ayant perdu la "bataille d'Alger" et en dépit du pétrole saharien.

Ce fut donc un discours de duplicité de part et d'autre:

De Gaulle invoquant le droit des peuples à l'indépendance, là où il songeait: plutôt la métropole en bonne santé que l'Empire mal fichu !

Les progressistes d'alors invoquant la même indépendance, mais en songeant:

PlutôtLe Kremlin à Alger que De Gaulle !


C'était donc ma faute, on l'a dit, que de ne pas savoir m'adapter au nouveau logiciel de l'étape de montagnes... russes bien entendu.

Tout étourdis à l'évocation de tous ces rappels, les commissaires de course de l'étape se montrent magnanimes: Pour cette fois, ça va, mais qu'on ne vous y reprenne pas!


Immigrationniste...., nous? Pfeueueu! me jette un membre de notre équipe. Celle-ci n'est d'ailleurs pas au mieux: notre leader est lâché et, pendant que l'équipe concurrente "se balade" en tête, je vois nos équipiers qui s'entre-déchirent, faisant du sur-place.

Mais quelques spectateurs me réconfortent, on me remet sur mon vélo, non sans une "poussette" en prime, et me voilà reparti.

Dieu (façon de parler, la fatigue sans doute...), que la pente est sévère et que la route est longue !

Comment aller jusqu'au bout d'une pareille histoire, sans se faire épingler à nouveau par la patrouille ? Je n'y arriverai jamais !

Je fouille un peu dans ma musette pour savoir ce qui me reste de provisions... J'en retire le bouquin que m'a offert un des journaleux de gauche rencontrés la veille. Il a un nom à coucher dehors:

Hervé Algalarrondo...et son bouquin s'intitule pourtant:

- La Gauche et la préférence immigrée (fin 2011)

Je tiens mon sésame: au lieu de me fatiguer à grimper seul, je vais le suivre et pratiquer la "remorque" dans son sillage, en espérant qu'il ne dise pas trop de bétises:


PROLOGUE (il y en a toujours un dans le Tour) ET INTRODUCTION:


La bourgeoisie et la droite ont longtemps vu dans la classe ouvrière une classe "dangereuse". Par un navrant retour de l'histoire, c'est la "gauche bobo" qui voit désormais dans la classe ouvrière une classe dangereuse...

Pour la "gauche bobo", le danger vient des ouvriers: ils mettraient en péril le catéchisme de la bien-pensance... la libre circulation des produits et des hommes.


Personne ne s'interroge sur... les raisons qui conduisent le patronat à prôner, au même titre que la gauche "radicale", une France "ouverte".

C'est [pourtant] un mot d'ordre anti-ouvriers, dans la mesure où c'est par nature la catégorie la plus touchée par l'arrivée de nouveaux migrants.

[Ça, on le savait, mais c'est un peu loin des préoccupations de notre cher "bobo" que révulse une telle incompréhension de son horizon indépassable d'"universalisme", prévu pour la saint glin-glin, si tout se passe bien !]


LA DROIT-DE-L'HOMMISATION CAMOUFFLÉE ET "LE MALIEN DE LA PLONGE"


Le PS présente l'immigration en soi comme une nécessité:


"L'approche républicaine [ tout de suite, les grands mots... Comme Audiard le faisait dire à Gabin dans le film culte "Le Président" (disp. en direct sur le Net): Chaque fois qu'un coup fourré se prépare, il y a une république à sauver! ] que nous proposons repose sur un devoir de vérité:

La France et l'Europe ont besoin d'une immigration légale pour construire leur avenir ["avenir", c'est bien ce que disait JLM plus haut dans la même "alliance objective", comme on dit dans Le Monde Diplomatique!]"


Voilà un pur acte de foi, sans aucun fondement économique. Que les pays d'Europe qui connaissent un déclin démographique, comme l'Allemagne, doivent songer à ouvrir leurs frontières, sûrement. Mais que la France, qui connaît au contraire une certaine vitalité démographique, doive faire de même est contestable: sa priorité devrait être de donner du boulot aux travailleurs déjà présents dans l'hexagone, quelle que soit la date d'arrivée. Encore une fois, ce ne sont pas les plus nantis.


"Restons un pays ouvert...!" déclarait au Monde la Présidente du MEDEF [plus "politiquement correcte" que son actuel successeur, dont on voit la semelle avant qu'il ait levé le soulier, mais qu'importe pour le pouvoir PS]: plus il y a de candidats au travail [et d'armée de réserve au chômage], plus les salaires sont orientés à la baisse.


[ Pour l'instant, le tandem ci-dessus PS-MEDEF réussit au-delà de toute espérance:

36 000 chômeurs de plus ce mois, et la barre allègrement franchie des 5 000 000 de chômeurs...

Comme le clamait fébrilement MG Buffet lorsque JLM, avant le Prado, était à 16% et rattrappait M. Le Pen, le MEDEF pourrait dire là, lui aussi: on ne se fixe plus aucune limite ! ]


[Inversement,on pourrait penser que "le Malien de la plonge" d'Alain Badiou est pensé par ce dernier comme un fardeau de plus, mais que notre dignité de gauche impose de prendre en charge sans discrimination.]

"Au contraire! nous dit-il: La réalisation d'une politique vraie...a absolument besoin, pour sa possibilité même, de ceux qui viennent d'ailleurs".


[Parallèlement], les associations de défense des droits de l'homme ont demandé dans la foulée que soient levés un certain nombre d'obstacles à l'immigration.

Elles ont notamment réclamé que les étudiants étrangers ayant accompli leurs études en France ne soient plus tenus de regagner leur pays et puissent s'installer dans l'hexagone.

Accéder à cette demande revient à accepter que les pays du Nord siphonnent un peu plus les élites des pays du Sud. On voudrait empêcher les pays d'Afrique d' "émerger" qu'on ne s'y prendrait pas autrement !

[Et double victoire pour le capitalisme: il écrème pour pas cher de l'ingénieur et du mèdecin prêts à toutes les conditions, qu'il peut ainsi imposer ensuite aux nationaux.

Car le réfugié économique ne vient évidemment pas pour faire la révolution ou s'émanciper au contact de "frères" mieux lotis sur place: c'est si vrai qu'au pays des immigrés que sont les USA, ils ont massacré les autochtones jusqu'à en importer d'autres en esclavage!]


TERRA NOVA OU LES OUVRIERS À LA POUBELLE (de l'histoire) !


Il faut reconnaître à Terra Nova le mérite d'oser.

Son rapport publié au mois de mai 2011... propose ni plus ni moins à la gauche de renoncer à la "coalition ouvrière", sa ligne stratégique traditionnelle, pour structurer une "nouvelle coalition", celle de la "France de demain".

À la poubelle de l'histoire - et de la gauche - le prolétariat, au moins le prolétariat tricolore !


"Ces gens du peuple pensent mal et sentent mauvais. Ne seraient-ils pas un peu racistes?" a questionné, pour s'indigner, Jacques Julliard dans Marianne, après la publication de Terra Nova.

Prolophobes et fiers de l'etre, lui ont en quelque sorte répondu Olivier Ferrand et ses amis: la "France de demain"... ne saurait s'appuyer sur "un électorat inquiet de l'avenir, plus pessimiste, plus fermé, plus défensif", qui aurait adopté les valeurs culturelles conservatrices: ordre et sécurité, refus de l'immigration et de l'Islam, rejet de l'Europe..."

[On en conclue tout naturellement que le PS de Terra Nova trouve son bonheur dans cette Europe avide d'immigration et d'Islam, avec toute son insécurité et son désordre!]


ÉPILOGUE EN CONCLUSION


Le tournant... a été l'affaire du "bulldozer de Vitry" en 1980.

Un intellectuel maoïste a sonné la charge dans Le Monde [trop heureux d'offrir ses colonnes pour un tel usage].

Sans surprise, il s'agit... d'Alain Badiou !

"Je pèse mes mots, écrit-il: en réclamant une répartition équitable des ouvriers arabes et africains,... en appelant à la mobilisation pour l'arrêt absolu de l'immigration, le PCF met en branle la logique d'un racisme d'État".

La fatwa de Badiou et des autres dirigeants gauchistes a paralysé le PCF.

Trente ans plus tard, le FN est devenu le parti de la classe ouvrière...
Serge Olivier le 13-06-2014 à 19:18:39
@Pseudopasréserosefmerde


Non, Coquerel s'exonère beaucoup trop de ses responsabilités. Il porte parmi d'autres l'échec d'un PG "parti-creuset". Car il prit une bonne place dans le verrouillage, attestée par de multiples témoignages !


Il dévoile quelques éléments de discussion avec le PCF, que ne l'a-t-il dit avant !


Il a participé à la dénaturation du FdG en participant au fameux cartel qu'il dénonce aujourd'hui.


Il est responsable de propos hasardeux, fixant comme objectif de passer devant le PS aux Municipales d'abord, puis aux Européennes. Mais par un tourné-boulé, le voilà qui estime qu'il gagné une partie de son analyse, puisque le PS a bien décroché ! Quelle finesse.

Pseudopasréserosefmerde le 12-06-2014 à 03:00:36
Le problème c'est qu'on a rien de concret permettant d'affirmer ce que vous affirmez. (hormis le référendum de 2005, mais il me faut plus)

Que les gens en majorité ou en grosse partie sont clairement pour sortir de l'UE.


A fortiori ceux qui d'habitude votaient PS et n'ont pas voter cette fois ci ne sont pas pour une sortie de l'UE ou alors plus rien ne va.


Quand aux abstentionnistes, ca date pas d'hier et par définition on ne sait pas ce que pense un abstentionniste...


Quand on voit la non campagne, limite la censure et la propagande médiatique d'un autre coté pour le FN, j'ai du mal a prendre le résultat de cette election en soit comme significatif de quoi que ce soit.


A part de la tendance logique et qu'on a vu aux précédentes, a savoir une radicalisation de la droite qui se déplace vers le FN et de l’effondrement du PS (et ses alliés) qui mène une politique de droite...


Alors maintenant, il n'y a pas besoin de beaucoup d'imagination pour se dire que les gens en ont marre de l'UE qui est une source supplémentaire de nos problèmes qui ont des répercutions au quotidien.

Mais bon, si les gens sont pas mur ou autre pour entendre le message du FdG (surtout du PG) je doute qu'ils le soient pour entendre un tout autre message tout court.


Perso je trouve la stratégie du PG du rapport de force en europe que l'ont peut qualifier de "ca passe ou ca casse" bonne.

On fait pression selon nos intérêts sur l'Allemagne (BCE, désobéissance etc) et dans le cas ou ca passe pas, c'est l'Allemagne qui en prend la responsabilité en quittant elle l'union.(et y mettant fin probablement)

Mais au moins on pourrait nous en sortir peut etre avec une meilleurs position.


Mais je comprend très bien que ce soit pas forcément clair pour tout le monde,d 'autant plus du traitement médiatique envers le PG par rapport au FN...


Alors soit, allons y franchement.

La technique Lordon me convient tout a fait et me plaît beaucoup qui plus est.


Il y a donc ca a régler au FdG effectivement.


Et peut etre pire, la stratégie de vouloir tendre la main, faire des alliances avec EELV et la gauche du PS.

C'est exactement ce qui a valu le merdier dans lequel on est depuis les municipales. (au PG ils le savent bien, et ailleurs aussi normalement, faudrait etre très con autrement)

Donc de ce coté là, ca va etre très chaud a jouer.

Parce que dans les faits, on peut faire des choses en communs, comme grenoble le symbolise par exemple, mais je crains que ce soit vraiment là pour le coup encore plus subtile que la stratégie sur l'UE et inacceptable des milieux populaires (dont je suis) et qui ne donnent plus beaucoup de crédit et ne supportent plus la tambouille politicienne réel ou supposé.


Et parce que au PS et chez EELV restent et resteront jusqu'au bout du bout de toute facon les classes moyennes hautes qui trouveront toujours trop radical et risqué ce qui est a plus gauche.


Et visiblement au FdG ca veut quand même faire ca, parce que sinon on va se retrouver comme le NPA...

Mmmh, un peu facile et simpliste comme argument je trouve.(il y a tellement de choses qui font et ont fait que le NPA en est là ou il est...)


Ces deux réactions sont très justes cependant:


http://www.eric-coquerel.fr/node/213


http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2014/06/09/Amenite-et-radicalite-pour-une-gauche-reinventee-

h-toutcourt le 05-06-2014 à 22:12:08
C'est le meilleur commentaire que j'ai pu lire sur ces résultats d'élection :

Quel gâchis pour la gauche radicale qui en est encore à soutenir des positions internationalistes trotskystes là où tout internationalisme, aujourd'hui, s'exerce invariablement au bénéfice de la finance et des multinationales... Il faut savoir défendre l'universalisme là où il s'applique, et non à contre-emploi !

Et quel paradoxe de voir aujourd'hui les meilleurs pourfendeurs de l'euro-libéralisme et de l'austérité allemande venir de la droite nationaliste, alors que les résistants de jadis à "l'Europe nouvelle" des nazis n'ont plus aujourd'hui de vrai relais à gauche pour continuer le combat contre l'euro-mark et le dogme conservateur austro-allemand qui se sont emparés de l'Europe actuelle !


Après le débat télévisé "Des paroles et des actes", à trois jours du scrutin, on pouvait reproduire presque mot pour mot le jugement qu'avait proféré Jacques Nikonoff en 2011 sur le premier débat de la longue campagne présidentielle de 2012, dans ce qui reste un livre pionnier sur le sujet

(Cf "Sortons de l'euro !", Jacques Nikonoff, Editions de minuit, 2011). De mémoire :

"Face à Marine Le Pen qui ne cessait de marquer des points, Jean Luc Mélenchon tenait un discours confus, où son attitude vis à vis de l'euro tenait davantage de la défense illusoire qu'en faisaient les socialistes "... dont il est issu !
H Marteau le 04-06-2014 à 19:03:20
Le lien suivant est révélateur de la paresse intellectuelle de nombreux responsables de la Gauche radicale : http://blogs.mediapart.fr/blog/pierre-khalfa/030614/front-de-gauche-contre-le-simplisme-et-les-contreverites


En refusant d'ouvrir le débat sur l'Euro et l'UE sous prétexte de ne pas dire la même chose que le FN, l'abstention et l'extrême droite atteindrons toujours des sommets.

Ils ne se rendent pas compte que le Front de Gauche est inaudible vis-à-vis des populations qui souffrent de l'austérité.

Soit le Front de Gauche engage son aggiornamento ou soit il végétera politiquement.

La politique a horreur du vide. Les responsables de la Gauche radicale devraient comprendre que les citoyens qui par frustration se réfugient dans l'abstention ou le vote FN pourraient mettre leur espoir ailleurs, vers ceux qui leur proposent des solutions les plus détestables.
ISKRA le 03-06-2014 à 13:29:43
Vous avez totalement raison. Pour ma part, je suis de plus en plus certain que nos "élites" se font finalement assez peu d'illusions sur l'avenir de l'Europe. Mais il faudrait détricoter ce monstre bureaucratique, ce qui serait un travail de titan, prendre le risque d'effets induits pas toujours prévisibles, et au final s'exposer personnellement. Pourquoi le feraient-elles quand le but est juste de durer le plus possible, et que pour ça, la bonne vieille recette: pas de vagues, est de loin la meilleure ?

Militant du PG, je suis de plus en plus gêné par cette ambivalence à l'égard de l'Europe, et des partis européistes comme le PS et EELV. Voilà pourquoi, en effet, nombre de gens de gauche sont restés à la maison au lieu d'aller voter.