En 1963, le biologiste américain Barry Commoner publiait Science and Survival, paru en France sous le titre Quelle Terre laisserons-nous à nos enfants ? Il dressait la liste des principaux dégâts technologiques de son époque et avançait une idée novatrice : les citoyens peuvent juger de l’utilisation sociale des techniques. Un demi-siècle plus tard, la Fondation sciences citoyennes (FSC) poursuit une critique des sciences qui rappelle celle de Commoner.
Avec Labo-planète, Jacques Testart, Agnès Sinaï et Catherine Bourgain puisent dans un cycle de débats organisés par FSC. Leur constat est pessimiste : aux pollutions chimiques s’ajoutent les risques potentiellement liés aux organismes génétiquement modifiés (OGM), aux nanotechnologies ou aux changements climatiques. Selon eux, le brevet, comme le secret-défense, bloque la créativité et la coopération entre chercheurs. Mieux vaudrait une science interdisciplinaire, expliquant et proposant, mais laissant la société disposer. Les conventions de citoyens et le projet Linux sont autant de points d’appui.
Recension parue dans Le Monde Diplomatique de juillet 2011
Mille et une nuits, coll. « Essais », Paris, 2011, 176 pages, 10 euros.