Le militant du Mouvement pour une éducation populaire (M’PEP) publie un assez iconoclaste Désobéissons à l’Union européenne. Déjà auteur de plusieurs ouvrages dénonçant l’imposture écologiste, selon lui, des Grenelle de l’Environnement et autres taxes carbone, Aurélien Bernier, dans la droite ligne du mouvement qu’il a contribué à fonder, s’attaque aujourd’hui à l’Union européenne, fer de lance des ultralibéraux.
Sa démonstration est au vitriol. Pour Aurélien Bernier, les pères fondateurs de l’Europe, les Robert Schuman et autres Jean Monnet, benoîtement présentés par l’hagiographie officielle comme des idéalistes pacifistes, n’étaient que les instruments des milieux d’affaires.
A l’assaut des meetings de gauche
Rien d’étonnant dans ces conditions que la construction européenne n’ait été qu’une suite de mesures visant à dépouiller les États et leurs peuples de leurs droits au profit du capital. Que les grands partis de gauche, Parti socialiste, Verts et même PCF aient accepté en tout ou partie ce transfert de pouvoirs ne démontre qu’une chose : ils se sont fait berner à moins qu’ils n’aient été complices de ce complot ourdi contre les peuples.
Face à cet état de fait, Aurélien Bernier préconise une seule parade : la désobéissance.
“ Arrêter le démantèlement des services publics ”
Pas celle des Français, bien impuissants vis-à-vis de Bruxelles, mais celle de l’État lui-même. Arrêter le « démantèlement des services publics », sortir de la monnaie unique européenne, « contaminer » les autres États : voilà la feuille de route qu’Aurélien Bernier dresse pour la France. Au risque de sanctions ? Le polémiste poitevin prend le pari que les libéraux n’oseraient pas exclure la France de l’Union, au risque d’entraîner sa désagrégation.
A défaut de mobiliser les troupes, le M’PEP enjoint à ceux qu’il aura convaincus d’aller crier leur détermination dans les meetings de gauche.
« Désobéissons à l’Union européenne », Aurélien Bernier, éditions Mille et Une Nuits, 170 pages, 4 €.
Vincent Buche
23 mars 2011